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5 décembre 2017 2 05 /12 /décembre /2017 01:00

Lieu : Tarmac de Port-au-Prince, Haïti

Lever du soleil : 6h08 - Coucher du soleil : 17h12

Décalage horaire : aucun

Météo : 31 degrés

Latitude : 18.594395 | Longitude : -72.307433

Musique : Buena Vista Social Club - Chan Chan

Un Verre au Comptoir : Barbancourt

 

 

**********************

 

 

« D’abord l’odeur. L’odeur du café des Palmes. Le meilleur café au monde, selon ma grand-mère. Da a passé toute sa vie à le boire. J’approche la tasse fumante de mon nez. Toute mon enfance me monte à la tête. Je jette trois goutes par terre pour saluer Da. »

Je débarque sur le tarmac de Port-au-Prince. Je croise un type, dans le genre souriant et avenant. Les dents blanches, fraicheur de vivre. Il respire la bonté, la bienveillance et l'humanité. Tout mon contraire. Je l'avais déjà aperçu bien des années avant à Petit-Goâve, sa terre natale. J’apprends que grand-mère Da est partie pour le « pays sans chapeau », il y a quatre ans - là-bas c’est le ciel, où repose son âme. Au cœur de ses souvenirs, les odeurs de café sont les mêmes. Quelques gouttes de Barbancourt dans sa tasse encore fumante est une réjouissance, jouissance en bouche, touche d’extase. Le café des Palmes est divin. Et la mémoire des sens ineffable, terre sauvage vers laquelle on revient sans cesse. Certes, l’errance est un rêve, elle nous emporte aussi loin de nos racines que les étoiles, mais au jour du réveil, nous savons que le pays d’une seule d’entre elle brillera à jamais d’une lueur unique. Au fil de ses déambulations, l’homme se dit qu’il n’avait pas réalisé à quel point ce « caillou entouré d’eau » lui avait manqué durant ces vingt dernières années, à quel point il avait marché à côté de sa vie.

« Ce n’est pas la même chose dans une autre langue, même si c’est le français, et surtout quand l’accent est différent. On n’est chez soi que dans sa langue maternelle et dans son accent. »

Je débarque sur le tarmac de Port-au-Prince et je croise ce type. Je suis profondément émue... Je voulais lui payer un verre, Sex’ on the Beach sur la plage de cocotiers, le rhum des îles est une escale, Sex’ appeal, coconut beach. En attendant le sourire de la serveuse noire, celle qui plait tant aux touristes avec ses seins pointus comme des ogives nucléaires, il me sert ses souvenirs, de la peur de la bombe atomique à son déracinement en terre blanche, Terre-Neuve, Sex’ on Montreal. Mon esprit redécolle aussi sec, ça le fait marrer, d’un sourire rayonnant il me confie ne pas baiser une blanche à sec. Un vieux haut-parleur crachote une musique.  

Des airs de jazz trottent dans sa tête, sa Remington ayant appartenu à Chester Himes sur les genoux, il tape frénétiquement les premières pages de son roman. L’histoire, si basique soit-elle, m’envoûte déjà : deux nègres, très spirituels qui lisent le Coran et les Boddhisattvas, passent leur temps dans une piaule minable, sombre et cafardée du quartier St-Louis, noire et cafardeux de Montréal, à écouter des disques de jazz et à baiser des femmes blanches. Ainsi soit-il, la spiritualité sent le musc sauvage, elle devient sexe. Un écrivain nègre et un bonze noir. Je me suis toujours attaché aux romans spirituels, avec ici cette pointe de déracinement.

« J’écris à ciel ouvert au milieu des arbres, des gens, des cris, des pleurs. »

J’ai bien cru d’ailleurs que j’allais me congeler la graine en atterrissant si au Nord moi qui avais prévu le minimum pour mon escale haïtienne. C’est sans compter sur la canicule de l’été indien ou la chaleur des filles de McGill, elles sont hot celles-là, même l’ivresse du grain de notre nègre ne les effraie pas. Je comprends mieux pourquoi la banquise fond toujours plus, le réchauffement climatique n’est pas un mythe, ni même la grosseur de son engin. Ce n’est pas qu’une question d’un majeur qui titille l’intimité de ces Miz mais celle d’un baobab noir qui pénètre le con d’une blanche et l’asperge de son sperme aussi blanc que nègre.

Autre temps, autre latitude, mais la graine bien au chaud et les majeurs frétillants sous le soleil des Caraïbes. Un détail peu anodin, croyez-moi, car il est impossible de s’imaginer à quel point ce bout de chair, toutes proportions gardées, peut se rendre vulnérable par moins trente. Ceci dit, après vingt ans d’exil, il se remet à peine de ses déboires sexuels avec les bombes de McGill, sans oublier ses soirées méditatives alliant à merveille l’ampleur du baobab à l’immaculé de la neige. Notre type revient ainsi vers ses odeurs de café. Parce que son grain est divin. Parce que sa graine est spirituelle. 

« Cette poussière, ces gens, la foule, le créole, les odeurs de friture, les mangues dans les arbres, le ciel bleu infini, les cris interminables, le soleil impitoyable, les femmes… »

Quand je débarque sur le tarmac de Port-au-Prince, je l’aperçois au loin, cet homme fier, dans le genre souriant et avenant. Tu sais, je trouve qu’il te ressemble, en quelque sorte, avec ses bouts de solitude et ses rêves sauvages. Sa vieille Remington ne l’a jamais quitté, ses airs de jazz non plus. Sous un manguier, il tape sur les touches de sa vie avec le sel des souvenirs et l’épice douceâtre de ses réminiscences. Il est venu nous parler d’Haïti. Et moi, affamée de son verbe, je croque dans le fruit mûr de ses mots. Les hommes d’un autre âge n’ont pas la même saveur. J’aime ce goût pimenté qu’ils me laissent en bouche...

D’autres airs de jazz trottent dans sa tête. C’est pour mieux affronter l’armée de zombis. Le dix-neuf septembre 1994, vingt mille soldats de l’armée américaine ont investi le nord d’Haïti. Telles d’autres zombies, les Miz s’investissent dans le lit de l’apprenti-écrivain, des bouteilles de vins se vident, Sonny Rollins remplit l’air fétide de cette piaule maculée de sueur mi-blanche mi-noire. Je crois que celui qui a connu la peur et redouté demain a ses raisons de craindre les bombes atomiques. Le déracinement est une forme de sevrage qui provoque l’effet de manque. Il est doux quand on se sent vulnérable de repenser à l’ami retrouvé. Et de songer à Antoinette, le pays rêvé. Lui se sèvre à la mamelle de ces nanas.

« Je reprends ma vie où je l’ai quittée. Je respire à pleins poumons. Libre dans la nuit port-au-princienne. »

Le parfum de la mangue mûre est resté sur son île. Ces filles de McGill, aussi blanches que du talc, sentent plus le baby powder que la sueur des tropiques. Accrochées au fantasme du plaisir caribéen, elles sont toutes amoureuses de Dany, de Dizzy et de sa trompette. Hé gus tu connais Charlie Mingus. Parker, j’le connais par cœur. Hé fils le dénommé Davis. Les standards de Duke Ellington, Oscar Peterson, Lionel Hampton, Scott Hamilton, je gicle sur son con, ça c’est pour la rime. Je transpire à grosses gouttes, suées aigres qui s’épanchent entre les seins parfumés d’une nana de McGill. J’aime toucher son cœur. Ça craque en moi, comme lorsqu’une branche de goyavier se fissure sous le poids de ses fruits mûrs.

Sur le tarmac j’ai croisé ce type, beau, grand, fier... échange de regards, de sourires. Dans ses yeux, cette étincelle. Je l’ai trouvé nostalgique. De vieux souvenirs sans doute, des parcelles de rêves qui vacillent entre Montréal et Port-au Prince, de Petit-Goâve à McGill. Va-et-vient de son cœur tropical, de son corps animal. Le temps file, un million de gens sont entassés au milieu des détritus, des cadavres d’animaux, de la sueur, de la pisse, des égouts. Au centre de ce ravage, la fleur d’oranger, une caresse du vent et la saveur des épices. Mais avant tout, l’odeur du café. Le bon vieux café des palmes que grand-mère Da aimait tant. De son « Pays sans chapeau », il suffit de fermer les yeux pour entendre l’écho éternel de sa voix. 

Un vieux vinyle posé sur la platine crache des airs de jazz. Je me lève, une envie soudaine de danser sous un manguier au clair de lune. D’autres airs, une autre musique. Envoûtée par les notes de Chan Chan, je t’invite à me rejoindre, Buena Vista Social Club baby, un homme rentre au pays, Miz Littérature revient ce soir. Pour faire la vaisselle, pour faire le ménage. Elle aime quand c’est net, c’est qu’elle a le cul aussi propre qu’une bourgeoise, sentir l’immaculé avant ma giclée. Elle me demande ce que je lis au lit. Parce qu’entre nous, il est aussi beaucoup question de littérature. Ma réponse l’éclaire : j’aime quand on me suce quand je lis Bukowski. Elle descend ma fermeture éclair. Avec Miller, j’aime humer la mousse d’une bière. Au tour d’Hemingway et elle me sert un whisky tourbé, odeur de fumée ou de café. Je ne sais pas à quel moment notre conversation a déviée sur Mishima... Mais il ne faut pas être gêné, Mishima nécessite un certain rituel. Comme le seppuku, il a ses codes et ses honneurs. Avec Mishima, la sodomie s’impose. Elle se retourne je pose mon livre sur son derrière, les reins légèrement cambrés, et la pénètre, façon d’honorer son cul, elle garde la tête fière, lisant la prose nippone, ressentant mon sabre la transpercer, de son cul à son âme, la plus belle des littératures.   

Mais je sens que mon âme dérive sur les écueils de la vie. Mon récit s’écrase sur ses récifs. Mon escale en terre haïtienne a tourné court, pris dans un tourbillon de chaleur, de sueur et de sperme qui colle les dernières pages de mon livre comme l’auteur qui a fini son roman sur une vieille Remington ayant appartenu à Chester Himes.

 

Nos lectures :

« Comment faire l’amour avec un nègre sans se fatiguer » - Dany Laferrière 

et

« Pays sans chapeau » - Dany Laferrière

 

Et si on dansait sur

Chan Chan de Buena Vista Social Club (CLICKER POUR ENTENDRE)

 

 

Les Escales, 

un voyage littéraire composé à 4 majeurs.

Merci BISON d'avoir fait ce voyage haïtien avec moi, entre moiteur caribéenne et érotisme en terre québécoise :-) 

 

Prochaine escale : Mexique

 

 

25 novembre 2017 6 25 /11 /novembre /2017 04:24

 

 

« Le temps d’un cocktail, d’une danse, une femme folle et chapeautée d’ailes, m’avait rendu fou d’elle en m’invitant à partager sa démence. »

 

Excellent ce livre !!! Va savoir pourquoi j’ai toujours été fascinée par les personnages qui disjonctent! (^^) Une chose est certaine, avec ce roman d’Olivier Bourdeaut on est plus que servi, George et Marguerite étant délicieusement cinglés, j’étais aux anges, je jubilais même au fil des pages de découvrir leurs nouvelles lubies! Aucun temps mort, d’un bout à l’autre je me suis laissé entrainer par leur histoire, cette lente métamorphose vers le déluge, la chute et l’internement. Et toi mon kinG, tu l’as aimé autant que moi?

 

Oui, va savoir pour... ^^

Comment dire ce livre ? Un peu les montagnes russes comme l'humeur de Marguerite ou Hortense ou... Je n'ai lu et entendu que du bien de ce livre depuis sa sortie. J'avais très envie de lire et encore plus de partager cette lecture avec toi. J'ai adoré le premier chapitre, surprenant, pétillant, drôle. Las, au deuxième chapitre, plouf, mon enthousiasme est complètement retombé. J'ai complètement déconnecté, l'auteur m'a totalement perdu...  Dans les limbes de la folie de ses personnages ? Je ne sais pas. Une sensation de "too much" ? C'est possible... Si ça n'avait pas été une lecture commune avec toi, je pense que j'aurai abandonné là ma lecture. J'ai poursuivi ma lecture sans conviction, totalement à distance, sans le moindre intérêt pour le devenir de ces personnages. Puis environ au 3/4 du livre je dirai, je suis réentré dans l'histoire, totalement accroché, n'arrivant finalement plus à la lâcher avant la fin ! Fin qui m'a cueilli, fin que j'ai adorée et qui m'a totalement fait oublier mes précédentes réserves.

    

De mon côté je ne l’ai vraiment pas lâché du début à la fin, mais avec un intérêt grandissant au moment de l’internement, de la dissociation de l’âme avec la psyché. J’ai même apprécié cette lenteur progressive mais efficace avec laquelle l’auteur a su nous dresser le portrait de ses héros. J’ai craqué pour la galerie de personnages hauts en couleur de l’institut psychiatrique, Bulle d’air, Yaourt et tous les autres. Que l’histoire nous soit racontée à travers le regard du fils m’a émue, j’ai ressenti énormément d’empathie pour ce jeune garçon plongé trop tôt dans un monde de grands. Avec une mère pareille, qui donne un sens à sa vie en la transformant en un grand mensonge déconnecté de la réalité, on suppose facilement l’effort d’adaptation qu’il a dû déployer pour arriver à trouver le chemin de son propre équilibre.

 

Je n'aurai pas mieux dit. Rien à ajouter ! ^^

 

Un excellent moment de lecture donc, humour, cynisme, excentricité, un régal !

Merci à toi mon kinG pour ce cadeau ! :-*

 

Rendez-vous dans quelques temps pour les prochains blablas de manU et Nad !

 

 

22 novembre 2017 3 22 /11 /novembre /2017 02:25

 

 

Moscou, 1948

 

Le rideau se ferme sur les notes encore audibles du Stradivarius d’Ilia Grenko, descendant d’une longue génération de violonistes virtuoses. Il vient d’offrir un concerto pour violon en ré majeur de Tchaïkovski. À peine le temps de regagner sa loge qu’il est arrêté par le KGB. Sous la contrainte, il signe des aveux qui le condamnent à vingt ans de goulag. À l’époque du régime stalinien, les musiciens effectuant des concerts à l’étranger étaient soupçonnés de contacts avec l’ennemi et d’agitation antisoviétique. Au-delà de ces rumeurs, on soupçonna Ilia d’avoir tenté d’élaborer un plan de fuite vers Vienne. Sa femme et ses enfants sont envoyés en exil à Karaganda, au Kazakhstan. Longue descente en enfer...

 

Cologne, 2008

 

Sacha, petit-fils d’Ilia, travaille pour une société de sécurité et de renseignements privés. En cherchant à retrouver le Stradivarius de son aïeul - offert par le tsar Alexandre II, rien de moins - il repartira inévitablement sur les traces de son passé. Autre descente en enfer...   

 

J’ai dévoré ce livre d’une traite ! Je lis rarement des thrillers mais quand ils savent aussi bien nous plonger au cœur d’une période marquante de l’histoire je me régale. On se retrouve sous le régime communiste et totalitaire de Staline dans la Russie des années cinquante, régime marqué par la dictature et la terreur. Ilia, comme des milliers d’innocents, a été déporté dans le camp de concentration de Vorkouta. Entassé dans des wagons à bestiaux, il a connu la faim, la soif, l’odeur fétide des excréments, la privation de sommeil, l’isolement, le froid glacial, les travaux forcés... On connaît ces atrocités qu’il est juste d’évoquer en mémoire des millions de vies envolées. L’auteure retrace ce lourd passé sans toutefois en faire un roman historique. C’est par pure curiosité que je suis allée lire sur la révolte des zeks (détenus) dans les camps staliniens du goulag. De l’insurrection du système après la mort de Staline et du Soulèvement de Vorkouta - la révolte des prisonniers du Retchlag, un camp pour les prisonniers politiques.          

 

Un roman qui ne manque pas non plus d’évoquer la force réparatrice de certaines rencontres, la solidarité, les liens salvateurs qui offrent des repères et un certain apaisement. Un roman sur la confiance et l’entraide. Sur la force des souvenirs et des liens familiaux. Un roman sur la survie.

 

Un roman sur la mémoire...

 

Un grand merci à toi ma Nadège pour ce cadeau :-*

 

 

 

13 novembre 2017 1 13 /11 /novembre /2017 23:42

 

En ouvrant cette BD sur la première page, je savais déjà que j’allais être émerveillée par l’univers de Kenneth Grahame que Plessix a su adapter avec génie pour en faire un chef d’œuvre. Les dessins sont d’une rare beauté, un régal renouvelé à chaque page. Grâce à Jérôme, qui me l’a fait découvrir par-delà l’océan, j’ai eu la chance inestimable de pouvoir en lire l’intégrale, les quatre tomes regroupés dans un même album, je jubilais !   

 

Comment ne pas s’attacher à cette galerie de personnages à quatre pattes hauts en couleur ? Impossible ! D’abord Taupe, le maladroit, débordant d’un enthousiasme frôlant la naïveté et d’une émotivité attachante. À peine sorti de son terrier par une belle journée printanière qu’il se retrouve avec Rat à canoter sur la rivière. Ah ha ce Rat !!! Qu’il m’a arraché des fous rires celui-là ! Paresseux comme pas un, bougon comme deux, rêveur au centuple et grand poète parmi les hommes, enfin... les bêtes... On le retrouve songeur, balayant l’air de grandes tirades à rimes, tout à fait le genre de personnage qui me charme. D’autres mammifères encore coloreront cette histoire, Loutre, Blaireau, la famille Hérisson mais je m’arrête là car il me tarde de vous parler de mon grand favori, le richissime Crapaud alias « baron Tétard » ! J’ai toujours eu un faible pour les batraciens, allez savoir pourquoi (^^). Délicieusement vaniteux et excessivement colérique, rusé et si pourri d’orgueil qu’on lui ferait bien subir le châtiment de la poêle à frire, une petite gousse d’ail en sus. Mon intrépide « bestiole verte bondissante et galopante » s’était prise d’une nouvelle lubie, que je vous laisse découvrir et qui lui causera bien des soucis...    

 

Cet album est porteur de riches réflexions sur la course effrénée du monde qui nous entoure et des réactions imprévisibles des hommes : « Tantôt ils vous caressent, tantôt ils vous jettent des pierres, allez comprendre pourquoi... ». Les animaux sont en relation constante avec leur environnement, ils ont du flair, de l’instinct. La nature est évoquée avec sensibilité, à cet effet la vallée de la Tamise est au premier plan de cette somptueuse histoire animalière qui allie aventure et mysticisme.     

 

Le Vent dans les saules (titre original : The Wind in the Willows) est un roman publié en 1908 par le romancier écossais Kenneth Grahame. En France, le roman est paru pour la première fois en 1935.

 

 

 

Un immense merci à toi Jérôme de m'avoir fait découvrir ce grand homme, Monsieur Plessix :-*

 

 

30 octobre 2017 1 30 /10 /octobre /2017 20:11

 

« Je vous écris dans le noir. De l’obscurité dans laquelle mon crime m’avait jetée, bien sûr, mais aussi de celle qui terrorise les enfants, remplie de monstres et de fantômes. Je me demande si l’on écrit autrement que dans le noir, dans cette opacité qui ne révèle ce qu’elle cache qu’au fur et à mesure de l’écriture, comme l’œil finit par s’habituer à l’obscurité et à redessiner les contours des obstacles qui pourraient nous faire trébucher. »

 

J’ai refermé ce livre bouleversée, émue, me demandant s’il est possible de mourir autant de fois que cette femme, s’il est envisageable de tenir debout, après tant de deuils et de cruauté, s’il est seulement possible d’avoir survécu autant d’années à autant d’horreurs et de mépris de la part des hommes. Jean-Luc Seigle nous écrit dans le noir, ce terrain vague aux limites des obscurités les plus denses, les plus opaques, presqu’impénétrable mais nécessaire pour s’approcher de la vérité, s’il en est une. Il s’est enquis de l’histoire de cette femme, Pauline Dubuisson, à travers des mots qu’il nous adresse à la première personne, comme habité par son mystère. 

 

Nous sommes en 1961. Pauline regarde sur son écran « La vérité » de Clouzot, le film inspiré de sa vie et dans lequel son rôle est incarné par Brigitte Bardot. Brisée par ces images, comme autant de trahisons et de fausses représentations sur son histoire - camouflant les silences de sa vie chargés d’enfance et de rêves, pour n’exposer que des instantanés basés sur des faits dépourvus d’affects – elle s’exile au Maroc pour refaire sa vie, sous une autre identité. Une mort pire encore, si cela est possible, que ses neuf ans d’emprisonnement.  

 

« Je crois qu’on ne peut mourir que d’être désaimée. Et ça, ce n’est pas mourir d’amour, c’est même l’inverse. »

 

Ce que Clouzot a caché dans les interstices de son film ce sont les brûlures affectives, la guerre - élément déterminant de sa vie - ce sont les viols, la honte, une sexualité exacerbé telle la marque d’un corps qu’elle se découvre et auquel elle cherche à donner vie, un certain pouvoir pour panser la souffrance des jours. Cette femme a été tondue sur la place publique durant la Libération, elle n’avait que 17 ans. Des lames acérées lui ont blessé la peau, à vif, mise à nue, une croix gammée tatouée sur le crâne. Elle vivait entre l’effacement d’une mère dépressive et la vénération d’un père, ancien colonel qu’elle adulait pour sa puissance, sa droiture, ses discrétions. Sa beauté suscitait la jalousie et elle vendit son corps pour nourrir sa famille. Avant tout, Pauline Dubuisson était une femme libre et indépendante, dont les visions féministes en firent en quelque sorte le précurseur d’une génération de femmes qu’elle souhaitait voir s’émanciper. En vain…      

           

À 21 ans, elle fut condamnée à la peine de mort pour un crime passionnel, convaincue qu’elle fut accusée pour bien plus que son crime.

 

Six mots suffirent à donner un sens à la charge des émotions contenue dans son histoire : « Je vous écris dans le noir ». Jean-Luc Seigle est allé au-delà des faits, de ceux mis de l’avant par Clouzot, pour peindre sa propre « Vérité ». Et elle est impossible désormais à oublier…

 

« Ce n’est pas l’amour, ni le désir, ni la sexualité qui fait une femme mais sa prodigieuse capacité à affronter et à transformer la vie comme aucun homme ne serait capable de le faire. »

 

Un immense merci à toi BISON pour ce grand livre... :-*

 

 

21 octobre 2017 6 21 /10 /octobre /2017 15:24

 

Qu’est-ce que j’ai aimé m’immiscer dans l’univers des Quatre de Baker Street ! C’est une superbe plongée londonienne au cœur de l’époque victorienne, là où il fallait se la jouer dur pour gagner sa croûte et rester en vie. Je me suis tellement attachée à nos jeunes espions en herbe - Billy, Charlie et Black Tom, l’irlandais - les protégés de Holmes ou les Irréguliers de Baker Street, comme on dit dans le jargon Holmesien. Ce que j’ai surtout aimé c’est le fait que nos héros soient des enfants des rues ! Il fallait de l’audace de la part des auteurs pour les faire évoluer dans un monde de grands, car nos francs-tireurs courent les recoins louches de l’East End, un quartier malfamé de Londres où se côtoient tavernes, ivrognes, mendiants, voleurs, trafiquants, prostituées et j’en passe. D’ailleurs, la petite Betty, 13 ans, se fait enlever par un proxénète et emmener de force dans un bordel. Nos jeunes futés sont bien décidés à la retrouver !

 

C’est vrai qu’on s’attache très vite aux héros de cette histoire, la proximité avec Sherlock Holmes aide beaucoup mais c’est aussi en grande partie grâce au dessin très réussi et aux cadrages très cinématographiques. C’est nerveux, rythmé, la reconstitution de l’époque vraiment convaincante et le travail sur les couleurs superbe.

 

Le scénario n’est pas en reste. On accroche tout de suite et on ne lâche plus la bande avant de connaître le fin mot de l’histoire. Et tu as raison, qu’ils soient des enfants des rues nous les rend d’emblée sympathique, on tremble pour eux, on a envie qu’ils s’en sortent tant les pièges et les chausses trappes sont légions.

 

Et puis la bande est confrontée à une sacrée galerie de personnages. Certains t’ont-ils particulièrement marquée ?

 

Ah ça oui ! (merci de m’ouvrir la porte mon kinG ^^) Il y a tout un délicieux langage propre à l’univers Holmesien, notamment en ce qui a trait aux personnages. Les « Clappendoggen » ou « mendiants qui font semblant d’être infirmes », les « Hommes d’Abraham » également, ces « mendiants qui font semblant d’être timbrés ». Excellent clin d’œil aussi à « Bedlam », un hôpital psychiatrique du borough londonien de Bromley fondé en 1400. Il devait s’en passer de belles là-dedans ! D’autant plus qu’à l’époque on internait quiconque avait un œil de travers. On dit même qu’il a été le théâtre de plusieurs pratiques cruelles et inhumaines. On imagine bien la scène, des médecins en robes blanches aux pratiques sadiques et sanguinaires. Ça devait quand même être quelque chose... Sinon c’est vrai que les dessins sont magnifiques, sans oublier la jolie préface de Régis Loisel du Magasin Général. Quand on y pense, Sherlock avait du cran de payer des gamins pour leur faire accomplir des filatures et recueillir des informations pour son compte ! En gros, c’est une super BD, d’ailleurs merci mon crapaud de me l’avoir fait découvrir.

 

(Pfffff... et tu crois qu’on arrivera à poster ce blabla un vrai jour de « weekend » ? Parce qu’après tout ce sont les blablas du weekend mdrrrrrrr on est trop forts ! ^^ ) 

 

Effectivement, ce serait plus logique... ^^ Bon sinon, content que ça te plaise !

 

J’en termine en précisant que j’ai la chance d’avoir chiné mon exemplaire dans un dépôt-vente. Il est contenu dans un superbe coffret qui comprend aussi un album rigide intitulé Le Monde des Quatre de Baker Street et un album souple intitulé Un jeu de rôle d’aventures et d’enquêtes. Si je ne me suis pas vraiment penché sur le jeu de rôle, je me suis régalé du premier qui est d’une incroyable richesse. Présentation du Londres de l’époque et de L’East End en particulier, de Sherlock Holmes et de ses principales affaires, de la bande des 4, de Watson, Moriarty, Mycroft Holmes, de l’ombre inquiétante de Jack l’éventreur et bien d’autres sujets encore liés à leur univers dont ces mendiants qui t’ont marquée. On découvre également une BD d’une dizaine de planches qui nous est présentée comme la première enquête de nos héros. Bref, un vrai régal que je te recommande !

 

C'est noté mon kinG ! :-)

 

 

Rendez-vous dans quelques temps pour les prochains blablas de manU et Nad !

 

 

 

13 octobre 2017 5 13 /10 /octobre /2017 00:00

 

Aujourd’hui c’est le 13 octobre et un gentil toutou tout sweet s’ennuie dans sa poubelle qu’il partage avec Chaplapla, son ami chat.

 

Ohhhhhh qu’il s’ennuie…… et personne pour venir lui souhaiter joyeux anniversaire! Pas même Chaplapla, le caniche à frange, ni même les rats, le basset… Pfffff est-ce parce qu’on empeste la sardine? Quel monde injuste! Chien Pourrie est bien décidé à fêter son anniversaire, et même si c’est un « pourriversaire »! Il le fêtera dans sa poubelle, qui ne sent pas très très bon d’ailleurs… Pouahhhhhhhhhhhhhhh........ Une odeur de vieilles chaussettes pas propres… ou de cuisses de grenouilles qui fermentent dans le vinaigre…

 

Mais Chien pourrie n’a qu’un souhait, un seul cadeau tant souhaité, tant espéré, retrouver sa maman. C’est alors que Chaplapla se met à la tâche : « recherche parents Pourris ». Il faut quand même bien se le dire, « retrouver ses parents revient à chercher une arête dans un poisson surgelé »… Quelle ironie du sort!

 

Au fond de sa mare à grenouilles un kinG fête aussi son anniversaire aujourd’hui. Et fiez-vous à moi, il est pourri de chez pourri! Pourri un jour pourri toujours, on ne se refait pas… ^^

 

Happy birthday ma Pourriture préférée! Crôaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa <3

 

Gros becs tout collants à la tire d’érable SMACK! xx

 

 

 

 

8 octobre 2017 7 08 /10 /octobre /2017 18:25

 

« Sombrer pour de bon, plonger dans un coma, que ce soit profond, très profond, un fond d’océan, un abysse depuis lequel on ne peut plus distinguer aucune lueur, une sorte de mort. »

 

4 novembre 2008, l’Amérique s’apprête à élire un nouveau président. Les citoyens se ruent aux urnes, au terme de cette journée, les américains auront-ils élu un Afro-Américain à la tête des États-Unis? Suspendus à leur téléviseur, le pays est dans l’attente. Le souffle retenu, en apnée...

 

Laura n’est pas allée voter ce jour-là. Elle retient aussi son souffle, pour d’autres motifs, car au terme de cette journée, c’est sa vie qu’elle va foutre en l’air. N’en a rien à cirer des élections présidentielles et de son soi-disant devoir démocratique. L’Amérique est malade, à quoi bon...

 

4 novembre 2008.

 

Un mari, deux beaux enfants, elle vivait dans les quartiers huppés de Los Angeles, l’American dream, le drapeau qui flotte au vent, triple entrée de garage avec voitures de luxe. Mais ce qu’elle aimait, de ce temps-là, c’était le sentiment d’indispensabilité, les heures surchargées dont il ne reste qu’une cruelle langueur, l’écroulement des jours, l’écoulement insupportable du temps. Laura marche sur des sables mouvants, déséquilibrée par l’audace assassine des remous sournois, ceux qui vous entraînent vers le fond des mers noires. Pour toute consolation, il ne reste que la récurrence des gestes quotidiens, rassurants, les actes répétitifs, banals en somme. Se réveiller chaque jour à la même heure, aller travailler au Joey’s Cafe, les yeux dans le vide, rougis, mais y être quand même. Les rêves se sont envolés, écroulés, les illusions avec, que reste-t-il d’espoir que toute cette douleur cesse enfin? Lâcher prise, parce qu’il le faut inévitablement, qu’importe l’issue.    

 

L’Amérique s’apprête à élire un nouveau président, mais Laura n’en a vraiment rien à foutre. Elle est plongée dans cette même solitude amère dans laquelle nous enlise la société contemporaine.  

 

Faut-il une bonne raison pour se tuer? Non, juste l’épanchement fade des jours. « La solitude sentimentale, la fragilité sociale, le défaut d’avenir, le désarroi face au temps qui passe, l’inaptitude à trouver sa place, l’engourdissement général, une infirmité, une imbécillité... »

 

« Je n’ai pas eu le choix, pardon. »

 

4 novembre 2008.

 

Aujourd’hui, Samuel enterre son fils Paul, 17 ans. Il vient de se suicider et son père n’avait perçu aucun signe avant-coureur. Il est plongé dans la torpeur - comment peut-il en être autrement... ? - la culpabilité, l’épuisement, l’abattement, les nuits sans repos… Une envie de fuir le réel. Comme Laura, lui manquent les heures surchargées dont il ne reste qu’une cruelle langueur, l’écroulement des jours, l’écoulement insupportable du temps. Souvenirs douloureux de Paul sur sa planche de surf, affrontant la vague, cherchant l’équilibre. Bordel de vie, la vie qui perd pieds, le chagrin sous la vague, plus d’air, une écume de maux, un naufrage de l’âme. Ne même plus voir la ligne d’horizon. Et sombrer...  

 

« L’océan, c’est autre chose. C’est la turbulence, c’est aussi l’interminable, l’inintelligible, l’inattaquable. Une pureté qui gronde. »

 

L’Amérique s’apprête à élire un nouveau président, mais Samuel n’en a vraiment rien à foutre. Il est plongé dans cette même solitude amère dans laquelle nous enlise la société contemporaine...  

 

Faut-il une bonne raison pour se tuer? Non, « ça ne peut être seulement qu’une accumulation, un moment d’épuisement, une pulsion, un abattement insurmontable, ne plus trouver la force de continuer... »    

 

« Je n’ai pas eu le choix, pardon. »

 

Ce roman de Philippe Besson est une claque en plein visage, de ces gifles qui laissent des traces éternelles. C’est une rare et riche introspection de l’âme humaine submergée par le vide et la mélancolie, l’isolement. Le triste portrait d’une société égoïste, celui d’une Amérique malade qui a perdu ses repères, une structure sociale dans laquelle les armes à feu sont devenues le plus important symbole de liberté individuelle. L’Amérique se fiche de Laura et Samuel, aujourd’hui on est le 4 novembre 2008 et elle s’apprête à élire un nouveau président...

 

« Un jour, il n’y aura plus de reproches, de regrets, de repentirs, il n’y aura que de la douceur. Plus de visions atroces, de corps suspendu, de cercueil consumé, d’urne, seulement des images radieuses. Des aquarelles. »

 

Un immense merci Bison, une lecture inoubliable, ça c'est certain... Quel homme ce Philippe Besson!

 

5 octobre 2017 4 05 /10 /octobre /2017 10:34

 

 

« … de bonnes grosses larmes bien grosses, bien grasses, bien rondes et bien chaudes. Du corps qui lâche. De la dureté qui cède. Du chagrin qui fond. »

 

Ça faisait une éternité que je n’avais pas croisé la route de Gavalda. Je gardais pourtant un très beau souvenir de Ensemble, c'est tout, Je voudrais que quelqu’un m’attende quelque part, La consolante ... Retrouver la douceur de sa plume m’a fait beaucoup de bien, sans doute du fait de ses mots dépourvus d’artifices. Si certains auteurs s’en encombrent, celle-ci a le mérite d’aborder le quotidien de ses « personnages » avec naturel, faisant de ses romans des juxtapositions de tranches d’émotions vives non pas moins fortes, au contraire, mais dans lesquelles on se retrouve tous quelque part. Il y a dans ses histoires ces impressions de déjà-vu, déjà-vécu et maintes fois ressenties. Je savais qu’en retouchant à ses mots, je serais amenée à lâcher prise ...

 

… à fendre l’armure

 

Saisir le sens de l’amour dans un élan plus vaste. L’amour de l’autre et de ses enfants. Prendre conscience de la vulnérabilité à laquelle il nous expose, la souffrance inhérente au fait de s’abandonner, la peur de la perte, les joies aussi, les déceptions, les culpabilités, les peines, les rires, les colères. La confiance, mais à quel prix parfois. Se retenir et …

 

fendre l’armure … 

 

Se dire au revoir et réaliser ce que l’on vient de perdre. Terminus, fin du voyage. Ne pas s’être compris. Se reconstruire ou regretter. Atteindre le point de rupture et …

 

fendre l’armure

 

Surmonter la mort de l’autre mais ne pas y arriver. Puis celle d’un enfant, et vouloir en finir. Sombrer dans l’alcool pour cuver sa détresse, comme d’autres s’engloutissent dans la drogue, et toute la gamme des dépendances nécessaires, mais éphémères. Penser y arriver et se fissurer. Au final, attendre le bon moment. Se laisser le temps avant de …  

 

fendre l’armure

 

S’abandonner à vivre et revivre l’amour, rire, mais se méfier. C’est la vie qui reprend, on se raconte et se dénoue. Ressentir la peur, car on se souvient de la douleur, celle qui nous a brisée. Et se demander si on survivrait une deuxième fois au bris de l’armure, ce bruit sourd et violent qui fend tout sur son passage …   

 

Avec Anna Gavalda les mots sont francs, ils sont directs, crus, presque violents tant on s’y reconnaît. Ils sont aussi douceur, celle de la solitude et des confidences.

 

Un grand merci à toi Bison d’avoir rendu possible cette rencontre littéraire avec cette belle auteure :-*

 

L'avis de From the Avenue

 

 

 

30 septembre 2017 6 30 /09 /septembre /2017 15:18

 

 

J’arrive tout droit du Maine, d’un voyage de pêche à la mouche. Une toute récente passion que je me suis découverte. J’ai toujours été émerveillée par le mouvement poétique du fil qui danse à la surface des eaux, au fil du temps, suivant la musique des rivières et l’appel du vent qui le fait tournoyer. J’avais avec moi un coupe fil, un couteau – pas celui des amateurs, non non, mon bon vieux Rapala, ami fidèle, avec sa lame d’acier bien effilée – une pince, un rétracteur, une puise et beaucoup d’espoir. Évidemment, je m’étais munie des meilleures mouches en ville... Grey Ghost, Warden’s Worry, la Nine Twelve, rien de trop beau. Voilà, en gros, la mouche c’est mon nouveau trip. Comme certains courent les vide-greniers du dimanche ou d’autres encore s’abreuvent d’un Cahors, un vendredi soir...

 

J’avais demandé conseils à mon ami Stoney, Calhoun pour les intimes, c’est le meilleur guide de pêche à la mouche du Maine! Ça faisait des lustres qu’on ne s’était pas piqué un p’tit brin de jasette. Il faut dire qu’il lui est arrivé bien des histoires à Casco Bay, il y a cinq ans. On dit qu’il se serait fait frapper par la foudre, qu’il aurait passé dix-huit mois à l’hôpital, tout cela semble bien mystérieux et quand on le questionne il ne se souvient plus de rien. Tabula rasa, le grand vide psychique, la mémoire envolée, c’est un homme sans passé, sans famille et pourtant hanté par de vieux fantômes... Avec quelques visions au passage, un corps nu qui dérive dans le courant d’une rivière, la chevelure flottant à la surface. L’étrange impression que certaines personnes craignent qu’il se souvienne de certaines choses. Des sentiments de déjà-vu, ça le plonge dans des angoisses terribles. Il arrive à recréer des images photographiques de quelques événements, mais sans plus.

 

Et du jour au lendemain, son pote Lyle disparaît. Il accompagnait Green ce jour-là, un visiteur inconnu de Key Largo, pour une partie de pêche à la mouche et il n’est jamais rentré. Calhoun partira à sa recherche. J’oubliais de vous dire que depuis son arrivée dans le Maine, notre héros travaille à la boutique de pêche de Kate, une Indienne sublime, la plus jolie du coin, qui lui tient compagnie la nuit. Mon ami, vraiment, c’est un sacré personnage, du genre inoubliable! Flegmatique, bourru, sauvage, énigmatique et solitaire, un sarcastique de « vieux con misanthrope », comme dirait affectueusement Kate, mais à la fois sensible et indéchiffrable, ce qui lui procurent une aura mystérieuse et attachante. En lui rendant visite dans sa cabane au milieu de nulle part - j’avais dans l’idée de l’amener pêcher avec moi – je ne me doutais pas que je serais plongée dans une histoire macabre. Véritable course contre la montre au cœur de la forêt américaine, je découvre à mon ami des talents d’enquêteur qui me font douter de son passé.  

 

Un excellent livre signé Gallmeister, dont il me tarde de découvrir la suite, Casco Bay. Et un véritable coup de cœur pour la plume de William G. Tapply!

 

Dérive sanglante, j’ai froid dans le dos. Je me retrouve à pêcher sur un îlot désert et « hostile », des ossements de source inconnue gisent à mes pieds. Ce matin, on m’y a déposée. Et j’ai follement envie qu’on me sorte de là!

 

Et si tu venais mettre une mouche au bout de ma ligne? Je pourrais te parler de ma nouvelle passion...

 

Merci à mon kinG des marais de m’avoir fait découvrir ce roman! Je sais, c’était un cadeau pour Tom Tom, ton ami pêcheur, mais que veux-tu, je lui ai piqué. Pffffff mauvaise mère (mdrrrrr) ^^

Mais j'te rassure, il est maintenant entre ses mains... :P

 

L'avis du Bison dans son ancien Ranch, qui a déménagé ses poils et ses sabots sous d'autres poussières...

 

Et l'avis de From the Avenue et Aifelle 

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