Source: Priti et Jacques
Source: Priti et Jacques
Montagne
Montagne ô silence immobile, terrestre érection,
Invitation aux cieux d’avoir à nous répondre ;
Désir de voûte bleue qu’un dieu frigide effondre,
Et rend à la poussière en ultime passion !
Fleuves orphelins de mer, rivières désemparées,
Flots tumultueux de graves océans
Qu’exacerbe le vent ;
Apaisés par la Lune ;
Bégaiement du ressac et vanité des brumes.
Que nous reste-t-il à l’écume du temps,
Quand le soir s’épanche au creux du lit du jour
Que nous reste-t-il qu’une main qui se tend
Et qui nous fait mendiant d’un dernier bel amour ?
Montagnes, océans, vents marins qui nous font
Esclaves d’éphémères et futiles passions
Pour vivre encore un peu ;
Aimer, si cela peut ;
Et fuir de notre mère au sein froid de la terre.
Théo
Juillet-Août 2007
(Le) Chagrin d(e l)’amour
(The sorrow of love)
Le chant d’un moineau sur les toits,
La lumière de la Lune, l’entière voie lactée,
Et toute l’harmonie réputée des feuillages,
De l’homme et de son pleur avaient gommé l’image.
Une fille surgit, rouges lèvres en deuil,
Qui semblait la grandeur de ce monde de larmes.
Condamnée comme Ulysse et ses vaisseaux errants,
Fière comme Priam victime de ses pairs ;
Elle surgit, et lors, la clameur des toitures,
La Lune escaladant la vacuité du ciel,
Et ce chœur tout entier de feuillages en pleurs,
Ne furent plus qu’image, de l’homme et de son cri.
W.B Yeats
Traduction Jean-Marin Serre/Théo – 2003
La vérité
Divine elle courait au long de routes claires
Que la raison construit quand on n’a que vingt ans ;
Mère sérénité qui se mesure au temps,
Qui défaisait l’absurde en un troublant mystère.
Partout je la cherchais, de livres en visages,
Les uns étaient ouverts et les autres fermés.
J’étais sûr cependant d’être sur son passage,
La lumière du cœur éclairait mon sentier.
Une nuit de Novembre égaré j’ai perdu
Sa trace trop légère à nos yeux incertains.
Je me suis retrouvé par un triste matin
Noyé d’ombre devant un chemin vide et nu.
Nous n’aurons pas le temps de la reconquérir
D’entre nos bras de sable la serrer à jamais ;
Elle est partie bien loin se cacher pour mourir ;
Pourtant elle est vivante aux pleurs que vous versez.
Et d’un homme parfois elle s’échappe en ses larmes
Quant au cœur de la nuit, elle vient le visiter,
... La vérité.
Théo
Septembre 2008
♫ Space Oddity ♫
Space Oddity
Ground Control to Major Tom
Ground Control to Major Tom
Take your protein pills
and put your helmet on
Ground Control to Major Tom
Commencing countdown,
engines on
Check ignition
and may God's love be with you
(spoken)
Ten, Nine, Eight, Seven, Six, Five, Four, Three, Two, One, Liftoff
This is Ground Control
to Major Tom
You've really made the grade
And the papers want to know whose shirts you wear
Now it's time to leave the capsule
if you dare
This is Major Tom to Ground Control
I'm stepping through the door
And I'm floating
in a most peculiar way
And the stars look very different today
For here
Am I sitting in a tin can
Far above the world
Planet Earth is blue
And there's nothing I can do
Though I'm past
one hundred thousand miles
I'm feeling very still
And I think my spaceship knows which way to go
Tell my wife I love her very much
she knows
Ground Control to Major Tom
Your circuit's dead,
there's something wrong
Can you hear me, Major Tom?
Can you hear me, Major Tom?
Can you hear me, Major Tom?
Can you....
Here am I floating
round my tin can
Far above the Moon
Planet Earth is blue
And there's nothing I can do.
L’Afrique saignée à blanc (Partie 2)
Si la vie est vertu, pourquoi s'évertuent-ils à préférer la mort?
Quelle chance il a le macchabée du 16e arrondissement dans sa petite boîte reluisante en acajou verni, lui devant et des dizaines derrière à suivre le corbillard, à suivre ses dernières volontés du moins le temps des funérailles ( les querelles d'héritage viendront bien vite); ici les chiens inconscients de ce qui se trame se déchirent entre eux pour des détritus, se créent des empires sur des monticules de charognes.
Mamadou retranché sur ses ultimes morceaux de chair n'a même plus la force de pleurer sur ses frères tombant comme des mouches, plus une seule larme dans son corps essoré, plus la force de haïr, d'hurler son dégoût, de crier sa révolte, il n'a plus de cris que des râles venus du fin fond de ses entrailles.
Pendant ce temps, à New-York à Paris sous les tentures des républiques, on gesticule, on s'apitoie en public on ricane en privé ces mêmes qui quelque temps auparavant s'ingéniaient à leur fourguer des armes, leurs croque-morts à rêver de leur refiler leurs rossignols de cercueils
à quatre sous que les républicains moyens ont rebutés, ceux-là mêmes qui en privé parlent ainsi: L'Afrique, on s'en fout, que les télés cessent de nous abreuver de ces insoutenables images de famine de guerre tribales et ça toujours au moment des repas, ils l'ont voulu leur indépendance non?
Oui, oui ils l'ont voulu, vous maîtres-penseurs qui les avez fait chanter, à part que les tam-tams continuent à résonner dans la savane ou la brousse du moindre bidonville car même si nous n'arborons plus le casque colonial ni le fouet nous avons conservé les clefs de leur royaume.
Ah notre belle Europe recroquevillée sur ce glorieux passé, notre Europe frileuse où on se doit d'être ganté de peur d'une quelconque lèpre venue d'ailleurs, notre Europe si chaussée qu'elle en a perdu tout contact avec la terre ferme, une Europe noire de s'être trop longtemps grisée une Europe à fric-frac sans odeur ni couleur que celles qu'elle se doit de réprimer parce qu'ici la négritude devient délit, à croire que la lèpre a gagné nos yeux, cette lèpre insidieuse car elle ne se voit pas ; la lèpre de nos charniers dorés non odorants car paraît il l'argent n'a pas d'odeur.
Ah cette Europe muette sans musique en tête que ces sons de monnaies sonnantes et trébuchantes, Ah ce monde blanc avec ses tribus les plus "intelligentes ‘’du monde avec ses prix Nobel accrochés en vitrine comme les médailles pendantes au poitrail des anciens combattants.
Que la peste soit avec nous sur la terre comme au ciel, qu'un jour il nous tombe l'enfer, qu'un jour ils viennent uriner sur nos tombes marbrées comme nous avons craché sur eux.
Deux ans ont passé, Mamadou a amadoué sa faim, il est toujours aussi chanceux, ignorant, sans avis, il vide les poubelles à Paris, même pas éboueur, émigré heureux, il vit, il vit et ne veut plus revivre ce qu'il a vécu, il vit les yeux émerveillés sur le bord de la Seine à regarder passer les bateaux-mouches sous le pont Mirabeau, à fouler les dalles centenaires de Notre-Dame, à fouler librement les pavés du 16e, des pavés nullement sectaires pour ne faire aucune différence entre des hauts talons Lancel et ses godasses trouées.
La semaine dernière dans son beau pays, ils ont mis en terre leur "bon" président, des décennies de règne, lui devant dans un luxueux cercueil et des millions derrière à le suivre en pleurant jusqu'à sa dernière demeure, preuve que le pays va mieux: LE PEUPLE A RECOUVRE SES LARMES.
Mamadou se dit qu'un jour quand il pourra se permettre d'avoir un avis sur tout au sujet de rien, il pourra même se permettre de marier une superbe femme blanche, le jour de ses noces elle sera vêtue de noir de peur qu'on dise qu'ils aient fait un mariage blanc! Il pourra même retourner au pays expliquer à ses frères que les démocraties vont mourir guéries.
Mamadou n'aura pas cette chance, ce 24 décembre, un autobus de la RATP a croisé son destin sur un passage clouté, une mort si affreuse qu'un journal humoristique a relaté ce fait divers en ces termes: deux jours après l'accident la police recherche encore la boîte noire.
Le pire c'est que le chauffeur de bus était natif de la Martinique, peut-être même qu'en cherchant bien leurs ancêtres avaient navigué vers les Amériques dans la même galère.
Les tam-tams d'où qu'ils viennent ne se tairont jamais, y compris dans ma tête tant que des râles de faim, d'agonie retentiront du fin fond de la brousse, que l'homme noir verra à chacun de ses pas l'ombre de sa FIN.
ON a pillé leur âme, leurs biens, on les a enchaînés, exploités massacrés, eux en guise de vengeance nous ont offert le blues, ce blues qui est en moi quand je pense à mes frères, je ne peux pas porter toute la honte de l'homme blanc mais au moins j'aspire à une Afrique en paix et à la fin de l'exploitation des puissants.
JC.ELOY Liverpool novembre 1996
En caractères gras: paragraphe rajouté en juin 2005
L’Afrique saignée à blanc (Partie 1)
Qui oserait lui dire qu'il n'y a que les imbéciles qui ne changent pas d'avis, Mamadou n'a jamais voulu avoir le moindre avis, non il n'a pas changé d'avis mais c'est la vie qui l'a changé en lui proposant en échange le spectre de la mort. Lui qui savait si peu a acquis la certitude qu'il en savait déjà trop au sujet de rien et il se garde bien d'en connaître plus de peur de découvrir qu'ici la vie ne vaut rien; c'est dans l'incertitude du lendemain qu'il s'est forgé la certitude de ses doutes dans l'ignorance qu'il a trouvé la paix; depuis qu'il n'est plus sûr de rien, qu'il n'est plus rien tout esclave de ses doutes il s'est libéré de ces souvenirs qui engendrent la tristesse
En recherchant le bonheur tout relatif dans l'oubli.
Hier est déjà si loin et demain, qu'importe demain, c'est aujourd'hui qu'il faut survivre pour gagner sa place au sérail des vivants, aujourd'hui, un jour de bon augure puisqu'il s'est levé ce matin en étant toujours vivant, il apprécie à sa juste valeur cette chance sans juger si il mérite une telle chance face à tous ceux morts dans la nuit sans compter ceux qui meurent encore au petit matin victime de la folie humaine de l'appétit des puissants, victime de la maladie de la faim et même de la méprise de l'accident banal ou même rare.
Non il ne doit pas se plaindre l'homme tutsi ou Hutu, blanc ou noir si il est vivant ce matin par rapport à tous ceux morts bêtement ou intelligemment, certes il s'est levé en ramassant péniblement son sac d'os parsemés de quelque chair qui fait de lui un" bon vivant", il s'est levé dans la souffrance avec l'espoir renouvelé chaque jour qu'un convoi humanitaire croise son campement de fortune, avec ce fol espoir qu'un miracle ait lieu, que cette terre rouge craquelée se transforme en pâte à pain, que ces majestueux baobabs donnent des fruits, qu'un dieu daigne voir ses bras levés qui implorent, qu'il voit enfin la misère répandue ici-bas, cette marée humaine ces châteaux d'os ce flot de sang, ces millions d'os broyés dans les bétonnières de l'histoire sans que nul d'ici peu ne sache où s'en sont allé toutes les larmes et tout le sang coulés, sur ce terrain vague de quelques millions de kilomètres-carrés, il ne restera aucune trace, la saison des pluies et le vent auront vite effacé les charniers les génocides et le temps , tari les larmes sur les visages des survivants.
Et ne lui parlez pas d'une quelconque honte d'avoir volé un plus faible que lui, quelques miettes de pain ou grains de riz, c'est son pragmatisme qui fait qu'il est encore en vie, ce plus faible que lui, ce malheureux c'est évident n'avait plus que quelques heures à vivre, à quoi bon gaspiller, même les hommes en blanc n'ont rien pu faire pour lui ni même croque-mort en noir lui assurer une sépulture décente, d'ailleurs il est là en silence à chercher vainement un lieu abrité à l'écart des regards pour y déposer enfin sa carcasse, oui une sépulture décente, un petit lopin de terre un petit trou épargné par le sang plutôt que d'être dévoré par les rats, les chiens errants voir ses propres congénères, la faim justifierait elle les moyens?, l'ère n'est plus à se justifier mais errer, errer encore et toujours pour trouver quelque moyen de rallonger la fin.
Non il n'a pas à se justifier, si il a tué parfois, c'était toujours pour sauver sa propre vie, il n'a pas tué par ordre ou idéologie, il n'a fait que son devoir d'instinct de conservation.
Ah vous les blancs avec vos considérations bourgeoises: orgueil, honnêteté, dévouement, démocratie, liberté, égalité, fraternité, dictature et tant d'autres gargarismes de salon, le droit de vote on s'en fout ce qu'on veut c'est bouffer d'ailleurs Mamadou le jure sur la tête de ces deux dernières dents, le jour où il n'aura plus cette rage de nourriture qui lui déchire les boyaux, il adhérera à la démocratie, il écoutera l'homme blanc lui expliquer la bonne éducation, il dira bonjour en inclinant la tête à la dame blanche il lui dira merci quand elle lui jettera une pièce comme on jette un os à un chien, il dira merci au monsieur blanc altier et généreux avec les fonds des autres, pour se venger il accordera même le pardon à tous ces charognards qui ont saigné l'Afrique à blanc pour qu'elle devienne un trou béant, un immense troupeau bêlant de tribus en perpétuelle transhumance.
A ce jour, Mamadou n'est pas anthropophage mais pour demain il ne jure de rien, à quoi bon tenir discours ou promesse, ce qui lui importe c'est de tenir debout, éviter la nouvelle marée de sang annoncée, éviter d'être emporté par le prochain flux de réfugiés, terme au demeurant impropre désormais vu qu'il n'y a plus un mètre-carré sur cette terre infâme où le refuge puisse être garanti voir exister car le choléra, la malaria le sida le esbola le palu mais surtout la haine sont là pour lui rappeller à chaque pas à chaque instant que la vie est en sursis, la vie vertu ou vice? la mort vice-versa, la vie serre la vis où la mort sert la vie , si la vie est vertu pourquoi s'évertuer à préférer la mort?
JC.ELOY LIVERPOOL Nov 1996
JE DEDIE LES DEUX PARTIES DE CET ECRIT A YVANO
Un peu après avoir lu Le Comte de Monte-Cristo au printemps, ce si beau chef-d’oeuvre d’Alexandre Dumas, on m’a fait découvrir l’animé japonais que j’ai savouré avec délice en 24 épisodes. Je vous fais découvrir à mon tour la superbe bande sonore de Jean-Jacques Burnel qui chaque fois me faisait monter les larmes aux yeux. Frissons garantis... En ce qui me concerne, à tout le moins...
♫ We were lovers ♫
Harsh words were said
and lies were told instead.
I didn't ever mean to make you cry.
But love can make us weak and make us strong,
and before too very long.
I was totally in love with you.
I bathed in you.
Lost in you, captivated by you.
Amazed by you, dazed by you.
Nothing can go wrong.
Nothing can go wrong.
So tonight I'll sing
a song to all my friends.
Also to those we won't be seeing again.
To those I knew and those I still adore
and I want to see once more.
I just pray that you will love me
and trust me.
Laugh with me and cry with me
spend those silent times with me.
Love me evermore.
Love me evermore.
You and I were lovers.
Our dreams were not soured by life.
And then my friends betrayed me
meant you never would be my wife.
Harsh words were said
and lies were told instead.
I didn't ever mean to make you cry.
But love can make us weak and make us strong,
and before too very long.
I was totally in love with you.
I bathed in you.
Lost in you, captivated by you.
Amazed by you, dazed by you.
Nothing can go wrong.
Nothing can go wrong.
Nothing can go wrong.
"Cesária Évora est une chanteuse populaire capverdienne. Elle est surnommée La Diva aux pieds nus, surnom dû à son habitude de se produire pieds nus sur scène.
De sa voix rauque, elle a popularisé la Morna, musique du Cap-Vert, auprès du grand public mondial. Elle a eu une carrière d'enregistrement et de représentations de 54 années, de 1957 à 2011.
Au cours de sa carrière, elle chante majoritairement dans sa langue maternelle, en créole capverdien, mais aussi en français, d'où le titre de son morceau La Diva aux pieds nus. Elle a eu l'occasion de se produire dans les plus grandes salles du monde, dont l'Olympia à Paris.
Cesária Évora naît en 1941 dans la paroisse civile de Mindelo à São Vicente. Fille de Justino da Cruz Évora et de Dona Joana, elle est issue d’une famille nombreuse et pauvre, composée de cinq enfants. Son père était guitariste et violoniste et sa mère cuisinière.
Alors qu'elle est âgée de sept ans, son père meurt brutalement. Suite à cet évènement, sa mère la place dans un orphelinat jusqu'à l'âge de 13 ans. Là-bas, elle adhère à la chorale où elle apprend à chanter.
C'est à ses 16 ans que Cesária Évora rencontre Eduardo, marin et guitariste portugais. Il lui apprend la musique capverdienne et les différents types de musiques traditionnelles, et l'incite à chanter dans les bars et les cafés avec d'autres musiciens.
À ses 20 ans, elle rencontre Gregorio Gonçalves (alias Goy), un guitariste capverdien, et celui-ci permet à Cesária Évora de chanter sur les ondes d’une radio locale, la Radio Barlavento. Sa notoriété augmente dans toutes les îles du pays. Son passage à la radio lui permet d'enregistrer quelques musiques. Deux bandes enregistrées ont été éditées en albums aux Pays-Bas ainsi que dans le pays colonisateur, le Portugal".
J’ai envie de vous faire découvrir The Lookout, groupe rock à Montréal. Vous découvrirez le meilleur guitariste
Et maintenant....... l'ami Frank en pleine action!
Lien vers le groupe: thelookoutmtl.com
Lien vers le Bandcamp: thelookout.bandcamp.