
Moscou, 1948
Le rideau se ferme sur les notes encore audibles du Stradivarius d’Ilia Grenko, descendant d’une longue génération de violonistes virtuoses. Il vient d’offrir un concerto pour violon en ré majeur de Tchaïkovski. À peine le temps de regagner sa loge qu’il est arrêté par le KGB. Sous la contrainte, il signe des aveux qui le condamnent à vingt ans de goulag. À l’époque du régime stalinien, les musiciens effectuant des concerts à l’étranger étaient soupçonnés de contacts avec l’ennemi et d’agitation antisoviétique. Au-delà de ces rumeurs, on soupçonna Ilia d’avoir tenté d’élaborer un plan de fuite vers Vienne. Sa femme et ses enfants sont envoyés en exil à Karaganda, au Kazakhstan. Longue descente en enfer...
Cologne, 2008
Sacha, petit-fils d’Ilia, travaille pour une société de sécurité et de renseignements privés. En cherchant à retrouver le Stradivarius de son aïeul - offert par le tsar Alexandre II, rien de moins - il repartira inévitablement sur les traces de son passé. Autre descente en enfer...
J’ai dévoré ce livre d’une traite ! Je lis rarement des thrillers mais quand ils savent aussi bien nous plonger au cœur d’une période marquante de l’histoire je me régale. On se retrouve sous le régime communiste et totalitaire de Staline dans la Russie des années cinquante, régime marqué par la dictature et la terreur. Ilia, comme des milliers d’innocents, a été déporté dans le camp de concentration de Vorkouta. Entassé dans des wagons à bestiaux, il a connu la faim, la soif, l’odeur fétide des excréments, la privation de sommeil, l’isolement, le froid glacial, les travaux forcés... On connaît ces atrocités qu’il est juste d’évoquer en mémoire des millions de vies envolées. L’auteure retrace ce lourd passé sans toutefois en faire un roman historique. C’est par pure curiosité que je suis allée lire sur la révolte des zeks (détenus) dans les camps staliniens du goulag. De l’insurrection du système après la mort de Staline et du Soulèvement de Vorkouta - la révolte des prisonniers du Retchlag, un camp pour les prisonniers politiques.
Un roman qui ne manque pas non plus d’évoquer la force réparatrice de certaines rencontres, la solidarité, les liens salvateurs qui offrent des repères et un certain apaisement. Un roman sur la confiance et l’entraide. Sur la force des souvenirs et des liens familiaux. Un roman sur la survie.
Un roman sur la mémoire...
Un grand merci à toi ma Nadège pour ce cadeau :-*

