Challenge trilogie de l’été chez Philippe
Si j'ai mis beaucoup de temps à venir commenter un premier livre de Marie Laberge, c'est fort probablement parce qu'elle est mon auteure québécoise culte et que je n'en tire aucune objectivité. Au-delà de l'écrivaine, Marie Laberge est une femme profondément humaine et reconnue ainsi par l'entourage québécois. Si vous la croisez quelque part, elle vous abordera, amicalement. Elle est authentique, généreuse. C'est une femme d'exception, une femme au grand cœur. Dans cette magnifique trilogie, il m'a semblé reconnaître chez elle des affinités avec deux de ses personnages principaux, un parfait mélange de Gabrielle et Adélaïde: elles reflètent le bonheur, la détermination, le dévouement, l'émancipation...
Les trois tomes de cette trilogie s'échelonnent sur une période d'environ 40 ans, de la grande dépression des années 30 qui a marqué le Québec, aux années 70 de la révolte face au catholicisme. De ces années, Marie Laberge arrive à critiquer éloquemment les comportements humains jugés absurdes et la vision étroite de ceux qui les perpétuent. C'est ainsi que cette grande saga, marquée par des personnages colorés et qui se démarquent des mœurs de leur époque, «s'attaquera» au catholicisme intégriste, à la domination des hommes sur les femmes et au mépris de l'homosexualité. Le tout abordé avec la voix d'une féministe respectée qui n'a pas peur d'exprimer ses opinions.
Arrive dans le second tome la fille de Gabrielle, Adélaïde, personnage le plus affirmé, à la soif incommensurable de justice. Les personnages qui l'entourent feront face aux conséquences de la deuxième guerre mondiale. Adélaïde elle-même sera touchée par les combats et vivra intensément la tourmente. La relation qu'elle entretient avec certains hommes est bouleversante (je pense à Nick, Ted...). Si le troisième tome, «Florent», est celui qui a le moins retenu mon attention, le combat de Florent face à son homosexualité m'a captivée. M'ont captivée également la psychanalyse de Léa et les luttes féministes pour l'émancipation du statut de la femme.
Marie Laberge, au risque de me répéter, est mon auteure culte québécoise. Elle a ce don de nous plonger dans le cœur et l'âme de ses personnages pour nous en faire vivre toutes les émotions au point de ressentir les moindres malaises inhérents à leur vécu et leur tragédie personnelle. C'est un vrai délice, pour qui a le «goût au bonheur»...
Allez lire le beau post de Valentyne, qui est venue visiter ce Québec que j’aime tant, à travers la plume de Laberge J
Et sa critique d’Adélaïde et Florent