Pêche aux vers requinqués
(Partie 1)
Un petit poisson rouge orphelin de sa mer
se ramène tout nu sur la plage à nudistes
gigotant zen et fier en son âme bouddhiste
il s’est mis en tête de retrouver sa mère.
Las, la vague à son âme agitée par les eaux
lui fit croire un instant qu’ainsi les âmes sont
d’égoïstes marées pour un vain rejeton
emporté par les flots si loin de son berceau.
Elle s’est plantée là l’innocente sirène
s’imagine au volant d’un camion de pompier
brandit son corps boyaux en faire un rescapé
arborant à son cou une belle murène.
Ses arêtes à vif, va-t-il mourir défunt
rêvassant au Margaux qu’il vit flotter au loin
C’est pas la mère à voir un simple petit point
La bouteille à la mer un espoir pour demain.
Le regard embué par le sel et les pleurs
Il aperçut Solange et ses seins nourriciers
Élixir d’une enfance à peine inachevée
Sans surprise il fut pris par l’appât du pêcheur.
Las appâts pas de loup un joli corps nichons
Pêcheur, poisson, péché leurs quatre yeux qui louchent
La belle ils taquinent plutôt que le bouchon
Naïveté au point de croire à une touche.
Désir de papoter vils appâts pas mobiles
Le poisson requinqué le pêcheur affairé
Sa canne bien dressée Solange qui jubile
Croit noyer le poisson d’un clin d’œil à ferrer!
De mordre à l’hameçon s’en étant bien gardé
Leçon apprise un jour au divan de sa psy
notre garce allumée la ligne à frétiller
Empoigna de sa main la proie de son chéri.
Le poisson se noya n’en croyant pas ses yeux
Quand le marin son père un certain rimarien
Ne sachant pas nager leva les poings vers Dieux
Solange essaims à l’air dit quel niais pour rien.
Gardons un poil raison et ne confondons pas
La noyade et Naïade et sa peur du pompier
Solange et saut de l’ange au-delà du trépas
Ce qui prime avant tout c’est de prendre son pied.
Oh ce beau cal au pied elle noue joue du cor
Solange bien trempée dans son verre à Margaux
Agitée du bocal a gîté sur bâbord
Pour finir par tomber dans la nasse à gogos.
Rémi en grand sauveur s’y trouvant à cuver
Grand cru millésimé ci nommée la poutine
Eut l’idée d’picoler la Soso sans pitié
De sa robe imbibée à l’odeur de cantine.
Extase et pas de bol le dernier grain en bouche
S’est coincé de travers mettant fin aux ébats
Solange tout étonnée mais que rien n’effarouche
Lui fit le bouche-à-bouche en dansant la samba.
Fin débat d’aquarium à quoi rions ce soir
Foin de l’amie carpe gardons-nous du silence
Levons plutôt nos vers c’est pas l’amer à boire
Pour trouver en ce trou sa part de truculence.
JC/Nad 2013
À SUIVRE...