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23 mars 2014 7 23 /03 /mars /2014 22:20

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Avec Foenkinos, je passe toujours de délicieux moments. Si La tête de l’emploi me laisse une impression de déjà-vu, il n’en demeure pas moins que l’auteur m’arrache chaque fois des éclats de fou rire en soi suffisants pour conquérir mon âme de lectrice. En effet, certains thèmes qui lui sont chers reviennent de manière récurrente. À l’origine, la toile de fond des cinq romans de l’auteur que j’ai eu l’occasion de lire relève d’une enfance qui a laissé ses traces de douleur, à laquelle s’ajoute l’échec amoureux, la remise en question, la reconstruction de l’âme et les souvenirs. Mais ce qui le différencie de beaucoup d’auteurs est sa capacité à traiter des sujets les plus douloureux avec un humour marqué d’ironie et de sarcasmes. On ne ressort jamais de ses romans accablés d’émotions pénibles. Au contraire, aussi douloureux les thèmes soient-ils, on en ressort avec le sourire aux lèvres. Et j’aime cette légèreté…

 

Bernard a 50 ans lorsqu’il perd son emploi de banquier. Il est humilié et maltraité, sa femme le quitte, ses amis l’abandonnent et il retourne vivre chez ses parents qui l’accueillent à contre cœur et le traitent comme un adolescent immature. En bon pessimiste, il se croit voué à un destin d’homme misérable, demeure passif, léthargique et rongé par l’incertitude : « J’avais la tête d’un homme enfermé à tout jamais dans le mois de février ». Dès les premières pages du roman, Bernard attribue la succession de ses échecs au prénom que lui a attribué ses parents : « Avec le temps, j’ai saisi la dimension sournoise de mon prénom ; il contient la possibilité du précipice. Comment dire? En somme, je ne trouve pas que ce soit un prénom gagnant. Sans cette identité qui est la mienne, j’ai toujours ressenti le compte à rebours de l’échec ».

 

Ce roman met l’accent sur l’importance d’agir face à ses difficultés. Dans l’impasse, on est forcé de faire demi-tour et de se remettre en question. L’auteur pose également un regard avisé sur la profession de banquier et ne manque pas dans la foulée de parler de Madoff. Je termine donc ce court roman avec le sourire aux lèvres…

 

Allez, je sais que c’est hors contexte, mais j’ai tellement envie de vous laisser sur un dernier extrait. Bernard parle des débuts de sa relation amoureuse avec Nathalie, alors que cette dernière étudiait en psychologie (tiens, ça me rappelle quelque chose…): "Elle semblait déçue que je ne sois pas plus compliqué que ça. Notre début d'histoire amoureuse ne lui servait pas à grand-chose pour ses études. Alors je me suis mis à devenir bipolaire. Pour devenir un cas intéressant à ses yeux, et donc passer plus de temps auprès d'elle, j'ai développé toutes sortes de folies douces".

 

Ça me fait mourir de rire…!

 

foenkinosok

commentaires

M
J'ai été emballé par La Délicatesse mais très déçu par En cas de bonheur.
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N
<br /> <br /> J’suis d’accord avec toi, En cas de bonheur est aussi celui qui m’a le plus déçue. Le potentiel érotique de ma femme par contre m’a tellement fait rire! La délicatesse, quel petit<br /> bijou… Quel humour quand même ce Foenkinos J<br /> <br /> <br /> <br />
N
De cet auteur, j'ai beaucoup aimé son roman, La délicatesse. Le seul que j'ai lu jusqu'à maintenant.
Répondre
N
<br /> <br /> La délicasse et Le potentiel érotique de ma femme sont mes favoris :-)<br /> <br /> <br /> <br />

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