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24 octobre 2013 4 24 /10 /octobre /2013 16:04

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Depuis des lustres, j’entends parler des sœurs Brontë, icônes de la littérature anglaise, et mon choix premier s’est arrêté sur Jane Eyre dont on entend les échos un peu partout. Initialement, ce livre avait été publié sous le pseudonyme masculin de Currer Bell pour des raisons qui semblent échapper au commun des mortels. C’est, à mon sens, un livre qu’il faut avoir lu un jour ou l’autre, inévitablement.

 

Jane Eyre est une jeune orpheline lorsqu’elle sera prise en charge par sa tante, Mrs Reed, une femme autoritaire et méprisante, qui n’a de regard que pour ses trois enfants - d’où l’ironie de l’emploi du mot « prise en charge », à l’encontre de « chaleureusement accueillie ». Vous aurez saisi la nuance … À l’âge de 10 ans, elle intégrera un pensionnat dirigé par un homme qui l’humiliera à son tour. Cette jeune femme rebelle, indépendante, intelligente et passionnée, sera en pleine révolte face à un monde bourgeois auquel elle aura peine à s’identifier. Elle suscitera non seulement la haine de sa tante, mais celle de ses enfants, dont John, qui ne manquera aucune occasion de la frapper, voire la martyriser. Elle mettra du temps à trouver l’amour, à le comprendre et l’accepter, l’empreinte de son enfance demeurant en elle, tenace et fragile. Jusqu’au jour où elle rencontre Rochester …

 

Il est le propriétaire du château où elle devient sa pupille. Cet homme est mystérieux, solitaire, sec, froid et méprisant, ses traits sont sévères et, malgré tout, il amène un changement dans la vie monotone de Jane. Et elle tombe amoureuse … Elle lui voue une admiration profonde que j’ai eu du mal à saisir, au vu du portrait de l’homme que je viens de définir. Mais j’ai lu quelque part que ce livre est présenté comme l’autobiographie de l’héroïne, ce qui en dit long sur l’identité de ses modèles familiaux. Quoi qu’il en soit, Rochester s’intéresse aussi à Jane, d’abord à ses dessins, puis finit par lui témoigner une certaine affection. Elle déchantera vite lorsqu’elle apprendra qu’il en courtise une autre et qu’il se sert d’elle comme exutoire à ses propres fantaisies, faisant fi des sentiments qu’elle éprouve à son égard. J’ai détesté ce personnage tout le long du livre pour ce jeu cruel auquel il s’est livré … Et les sentiments subséquents de sa part n’ont trouvé en moi l’écho d’aucune absolution.

 

Charlotte Brontë trace avec doigté un portrait de famille où la folie est maîtresse et le respect dérisoire. Les traces de son propre héritage transpirent de chaque page. On y parle de trahison, d’espoir, de la reconstruction de l’âme, bien au-delà des pertes et des deuils, et de l’amour, aussi … On ne peut qu’en sortir bouleversée. 

commentaires

M
J'ai vu des adaptations, mais je n'ai jamais lu le livre...
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N
Super roman, j'en garde un bon souvenir! Les sœurs Brontë sont vraiment à découvrir...
U
Bonjour Nadine<br /> j ai eu la chance et le temps de lire Jane Eyre et pour une fois, je peux mettre ici une critique d un livre que nous avons en commun.<br /> Pour ma part, je suis d accord sur ce que tu ecris concernant les caracteres et l ambiance du livre, tu decris tres bien le contenu du livre, mais je parlerai d autre chose, c est de la folie des<br /> auteurs<br /> Méme si Emily et Charlotte ont été éduquées dans des milieux tres religieux et strictement cadres, dans leurs écrits on ressemble une certaine folie, ou l angoisse de la manipulation par des hommes<br /> que rien de moral ne puisse arréter, tandis que lorsque j ai lu Miss Dalloway, je croyais lire des ecrits sans dessus dessous complétement bizarres car comme c est de notoriete publique Virginia<br /> Woolf est devenue complètement folle, et j ai été très etonne de son style très précis ( sur les premières pages du moins car le livre m est tombe des mains vers la 50 ème page ).<br /> Au final si je n avais pas parcouru les biographies des auteurs, j aurai dit avec certitude que c étaient les soeurs Bronte les folles, et Virginia Woolf la saine d esprit.<br /> A bientot<br /> UBU
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N
<br /> <br /> Merci pour ta précieuse présence ici<br />  Ton commentaire est super pertinent et il rajoute<br /> beaucoup à ma petite critique. La folie des sœurs Brontë ne nous a pas échappé en le lisant, nous en parlions parfois  Ah ce sacré Rochester, il nous en a fait baver hein? (mdrrr) Sauf que jamais je n’aurais pensé à faire le lien avec Miss Dalloway<br /> qu’on a lu après… Ta comparaison est géniale… Je suis allée lire ceci sur internet, une note qu’elle a laissée à son mari avant de se suicider :<br /> <br /> <br /> « J'ai la certitude que je vais devenir folle : je sens que nous ne pourrons pas supporter encore une de ces périodes terribles. Je sens que je ne m'en remettrai pas cette<br /> fois-ci. Je commence à entendre des voix et ne peux pas me concentrer. Alors je fais ce qui semble être la meilleure chose à faire. Tu m'as donné le plus grand bonheur possible...<br /> »<br /> <br /> <br /> <br />

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