Île de Demain : La boîte de Pandore
Nous n’irons plus au bois, la forêt enchantée
Se ferme pour toujours aux désirs murmurés …
Nous irons sur le sol d’un désert inventé,
Sur la croûte épuisée d’un âge épouvanté …
Le soleil percera les crânes nouveaux-nés,
Tu n’auras plus de larmes à abandonner
Au creux sec de ma main tendue vers ta douleur ;
Le gris terne des jours mangera les couleurs.
Des arbres de métal empaleront les heures
Qui mourront lentement en pleurant leurs secondes ;
Le seul vent se levant sera celui des cœurs,
Un souffle agonisant sur la mer qui succombe.
La mer à bout de vague et des vagues de plomb … !
Au ressac disparu de rivages martiens,
Tituberont nos pas écrasés par l’aplomb
De l’étoile à midi, qui cherchera les siens …
Nous n’irons plus au bois, les forêts sont coupées,
Nos rêves morts de soif aux fontaines étroites,
Tous fauves libérés, rapaces aux aguets …
Pandore l’avait dit : n’ouvrez pas cette boîte …
Théo
2003/avril 2008