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24 février 2017 5 24 /02 /février /2017 23:58

 

 

« Tous les crève-cœurs de l’enfance sont des douleurs saignantes qui se referment et laissent des cicatrices. La sagesse n’est rien d‘autre qu’un réseau de stigmates.»

 

Catherine et Angélique se retrouvent en Haute-Saône afin de vider la maison de leurs grands-parents, à qui elles étaient confiées chaque été. Les sœurs y ont ancré des souvenirs que le temps ne pourra effacer, pas même les vents violents qui ont ce pouvoir de balayer les côtes. Pour Catherine, ils porteront à jamais une cruelle odeur de souffrances, de celles propres aux secrets les plus inavouables. Elles sont là, enroulées dans des sacs de couchage, témoins des années qui se sont écoulées. Ce lieu renvoie, en saccades douloureuses, les échos encore tenaces de ses cachettes, du placard à sucreries, du grenier et de ses charpentes, là-même où il faisait bon se retirer, à l’abri du monde.

 

« Je n’y laissais rien, sinon de la poussière, du silence, du vieux foin, l’odeur de cet été, emprisonnée, la chaleur, les souvenirs de ma solitude. »

 

Catherine nous raconte son adolescence à travers un récit touchant qui laisse forcément des traces dans l’âme du lecteur. Que l’on s’identifie ou non à son histoire, il y aura toujours quelque part des traces universelles de séquelles adolescentes qui traverseront les âges et les époques, certains y échappant plus facilement que d’autres. Femme encore aujourd’hui fragile mais incassable, forte de son vécu, elle est demeurée solitaire, à l’image des personnages mélancoliques du « Grand Meaulnes » d’Alain Fournier. Le pas mal assuré mais la démarche courageuse.

 

Tout a basculé l’été de ses 16 ans. C’était un été chaud. Les gamins de la colonie de vacances avaient pris l’habitude de venir se rafraîchir à la piscine municipale où les deux sœurs se trouvaient chaque jour. C’était à l’âge des amitiés éternelles et des histoires d’amour. Des moqueries, du manque d’assurance, des complexes aussi, du corps qui se métamorphose, de nos timidités, des musiques du coeur et des grands bouleversements qui nous jettent sur le chemin de la vie.

 

« Il fallait se débrouiller dans une mer d’incertitude. Je m’étais jetée à l’eau, très loin, directement en pleine mer, sans avoir jamais appris à nager. »

 

C’était la perte de l’innocence, des yeux qui brillent dans la nuit, la caresse de ses mains, sa peau chaude, son odeur musquée et son sexe qui émerge d’un short trop serré, désireux, tendu vers l’autre, encore malhabile. Étrange mélange de douleur et de plaisir. C’était à l’âge des découvertes et des premiers gémissements à deux. Des jouissances qui libèrent nos corps chargés de désir. L’impression que le temps s’est suspendu. C’est arrivé comme ça, au bord d’une rivière, au milieu d’un champ, entouré d’herbes hautes. C’est même arrivé un peu trop vite, sans qu’on pense à se protéger. Et ça restera notre secret, de remords et de honte, jusqu’à la nuit des temps.

 

« La vraie découverte, ce n’est pas le sexe de l’autre, c’est le sien. Comprendre tout à coup dans une sorte de révélation à quoi ça sert, jusqu’où ça va, pourquoi c’est mou, pourquoi c’est creux, pourquoi c’est mouillé. C’est comme découvrir une nouvelle pièce dans la maison où on habite depuis toujours. »

 

C’était « Le Premier Été ». L’été de nos 16 ans. Et si les années ont passées, les souvenirs ont laissé des traces ineffables qui font encore mal aujourd’hui...

 

Merci à mon complice manU pour ce très beau cadeau riche en émotions. Je viens de découvrir une auteure vers qui je reviendrai, c’est certain :-*

Venez lire ses billets Sous la vague et Ma mère, le crabe et moi

 

Merci à Anne Percin d’avoir écrit un roman aussi fort qui m’a ramenée vers des souvenirs aussi précieux que fragiles.

 

Sous la vague, les avis de Nadège, Jérôme et Noukette

 

Ma mère, le crabe et moi, les avis de Jérôme et Noukette

 

 

 

commentaires

A
Un roman très fort qui m'avait toutefois mis un peu mal à l'aise.
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N
Vraiment très fort oui. Et troublant, on s'entend...
F
Ok, je veux la découvrir!<br /> Merci Nad!
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N
Une très belle auteure à découvrir Fanny. Bises
L
Que ta chronique est forte...Que tes mots sont puissants... J'aime toujours autant te lire et faire de belles découvertes...
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N
J'ai pensé à toi en le lisant, je crois que tu l'aimerais beaucoup Céline ;-)
L
"cette plongée dans les souvenirs de l'adolescence"... On en revient à la thématique du roman : pourquoi tu en ressors toute mouillée !<br /> :D
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N
À force de "plonger" dans l'eau de la mer, on en ressort forcément mouillée... ^^ ^^<br /> À moins que...... ça aurait pas un peu un lien avec la pêche aux moules? :D)))
V
je me rends compte que je n'ai jamais lu cet auteur, enfin, je ne crois pas... ça a l'air beau et fort, allez, je note ce titre!
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N
Je t'encourage à la découvrir Violette!
J
Une auteure que j'apprécie énormément, tant en jeunesse qu'en "adultes". Tu viens de faire une bien belle rencontre ;)
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N
Une rencontre significative tu as raison, littéralement parlant, j'ai déjà envie de découvrir d'autres livres d'elle :-)
N
Je garde un souvenir très fort de ce roman...!
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N
C'est un livre que je n'oublierai pas facilement non plus...<br /> Bonne soirée Noukette
N
Je connais la plume d'Anne Percin et l'aime beaucoup. De la sincérité, de l'authentique, pas de fard, c'est brut, tout ce que j'aime. Je n'ai pas lu Le premier été mais je l'ai vu en téléfilm (réalisé par Marion Sarraut), une histoire à fleur de peau. Beau et sensible. Je t'embrasse fort, ma Nadine.
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N
Toi ma Nadège qui aime la période adolescente, tu adorerais ce roman... Comme toi j'ai été touchée par sa sincérité, c'est brut mais tout à la fois poétique, enfin celui-ci, je ne connais pas les autres. <br /> Un film? Ah ben je veux le voir, merci pour l'info (je viens de voir la bande-annonce)!<br /> Je t'embrasse fort
L
Une belle lecture que je note !
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N
Une lecture faite de réminiscences parfois douloureuses. Un bijou...
L
Cela donne très envie ! :)
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N
Et tu as raison! :-)
D
Coucou,<br /> toi aussi tu as de bel dédicace. je ne lis pas ton article je ne veux pas trop lire de choses sur ce livre que je compte bien lire. J'aime beaucoup cette auteure et j'ai bien rigolé avec son Max dans les livres Comment bien rater ses vacances, comment bien gérer sa love story et le dernier sur son groupe de rock... Un régal. <br /> Bisous et bon dimanche
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N
Oui c'est vrai et même que parfois j'ai de beaux livres qu'ont fait dédicacer des amis pour moi, comme celui-ci :-) <br /> En allant voir sa bibliographie j'avais remarqué qu'elle avait écrit des livres humoristiques, j'ai bien l'intention de m'y lancer! Déjà avec les titres que tu mentionnes ici.... mdrrrr<br /> Bisous et belle semaine à toi Didi
A
Arf, les souvenirs d'adolescence, ce n'est vraiment pas ma tasse de thé j'ai remarqué, même si la mienne s'est plutôt bien passée, donc pas de traumatisme particulier normalement (à moins que ce ne soit ancré dans mon subconscient ^^). Bien sûr, tout dépend comment le sujet est traité et raconté, et ici ça a l'air plutôt réussi, mais je reste méfiante.:-)
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N
Ahhhhhhhh le subconscient parfois! ^^<br /> Évidemment il faut aimer lire les souvenirs d'adolescence. S'en rappeler avec nostalgie ou avec un pincement au cœur. Certains sont joyeux, d'autres non... Quoi qu'il en soit, la plume d'Anne Percin est incroyablement belle, pleine de richesse et de poésie, quelle belle découverte ça a été pour moi...<br /> Bon dimanche Miss zygo (le diminutif...) :D))
M
Un superbe roman porté par une écriture aussi poétique que magnifique...<br /> Quand je l'ai fait dédicacer à Anne Percin, je lui ai dit : "C'est pour une amie, je suis sûr qu'elle va aimer !" Je n'avais pas le moindre doute ! :)<br /> Merci à toi pour ce beau billet.
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N
Un livre tout en poésie, comme je les aime, avec les questionnements qu'il suscite et éveille chez le lecteur...<br /> Tu me connais bien ;-)<br /> Merci encore! :-*
L
oui, Pourquoi c'est mouillé ?
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N
mdrrrrr pourquoi c'est dangereux de manger un sandwich au jambon? ^^

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