Ce petit coin de paradis, je l’ai trouvé dans le Quintana Roo de la péninsule du Yucatán, au Mexique. Le pays de Frida, avec sa jungle, ses singes et ses chiens Itzcuintli... Je n’oublierai jamais cette famille maya à laquelle je pense encore chaque jour et que je me remémore avec la gorge nouée et des souvenirs plein le cœur. Il m’est même venu à l’esprit de m’étendre un hamac dans cette nature sauvage de la jungle tropicale et de vivre auprès d’eux, au moins quelque temps. M’imaginer en Jane avec son Tarzan, et sauter d’une liane à l’autre, pourquoi pas…!
Dans les villages Mayas, la nuit se passe à la belle étoile, beau temps mauvais temps, avec une petite couverture de feuillages au-dessus de la tête. Très rarement, mais parfois, ils dorment dans des hamacs installés à même les huttes. Ces huttes sont faites de branchages, avec des toits de palmes, et servent essentiellement à cuisiner et abriter le feu pour la cuisson des fajitas et des galettes de maïs.
Ils ont passé leur vie entourés de bestioles peu ragoûtantes, comme des TARENTULES, et disent même à quel point elles sont délicieuses sous le feu de bois et la braise. J’ai mes doutes là-dessus, même immergées du chocolat fondant le plus cochon… En plus, la pire offense serait de refuser d’en manger avec eux, s’ils venaient à vouloir partager avec vous cette ravissante « offrande » à poils, à huit pattes et huit yeux! Je préfère encore manger une patte de scorpion ou une rondelle de serpent dans le jus de canne à sucre. Qui dit nuit à la belle étoile dit aussi dormir en pleine communion avec la nature. Je savais déjà, avant de partir dans la jungle, que ces petites bibittes sortent la nuit, elles ne supportent pas le soleil et l’humidité à 45 degrés. Que de belles nuits blanches… Rien à faire, je ne m’y ferai jamais. Mais bon, je voulais du dépaysement, je l’ai eu. Et je ne m’en plains pas. D’autant plus que ça faisait rire les petits Mayas à gorge déployée! Qui a dit que dormir à la belle étoile était un luxe exotique? Je blague… c’est un luxe inestimable…
Le jour on ne voit pas les hommes, normal, ils rentrent le soir, après une journée de chasse et de pêche. Ce qu’ils rapportent constitue le repas du soir. Les femmes ont passé la journée à préparer les fajitas dans les grosses marmites en fonte suspendue au-dessus du feu. On croque dans les fruits à même les arbres. Une abondance de noix de coco, de bananes, d’ananas, de pastèques, de mangues et de papayes (le fruit le plus délicieux au monde!). Ils ne parlent ni l’anglais, ni l’espagnol, encore moins le français, ils parlent le Quiché, et pourtant, rien ne s’est perdu des émotions qu’on s’est transmises. Je veux bien imaginer que lorsqu’on communique avec le cœur, on peut arriver à franchir toutes les frontières. Les petits dansent et font de la musique. Quand ils soufflent dans les grands coquillages, on ne peut même pas imaginer la mélodie qui s’en échappe. C’est beau, c’est attendrissant, c’est plein de vie et d’amour. Les rituels et les traditions sont la richesse de leur quotidien. Rien n’est plus émouvant que de les regarder danser, quand la saison des pluies déverse sa manne et rend la terre boueuse et fertile. C’est jour de fête! Et j’ai dansé avec eux, sous la pluie battante, la joie dans le cœur…