C'est le plus beau roman qu'on m'ait fait découvrir cette année. L'auteur nous plonge dans l'univers de quatre générations de femmes au lourd destin (mépris des hommes, exploitation, viols, prostitution). Ces horreurs s'insèrent au fil des pages dans la juste et précise description de la condition féminine dans une société machiste. On s'attache vite aux personnages de Rosa et Vera Candida. Elles sont libres, déterminées, courageuses, mais à la fois fatalistes et résignées, en quelque sorte «otages» de l'île imaginaire de Vatapuna où elles vivent. L'atmosphère latine hypnotise à elle seule le lecteur; on s'y sent bien, transporté. C'est à Lahoméria que le destin de la lignée se brise, là où fuit Rosa Candida à l'âge de 15 ans, pour des raisons que je veux taire et vous laisser découvrir. Mais là-bas, tout est possible...
J'ai été heurtée par le style littéraire assez peu ponctué, mais m'y suis adaptée après quelque temps. Ce n'est quand même pas du Saramago...
Les sentiments et émotions sont riches. Impossible de «sortir» de ce livre sans prendre le temps de se poser, se questionner. C'est aussi, en quelque sorte, un beau roman d'amour... d'amour solidaire et filial. Vous y passerez de belles heures...